L’hiver n’est pas encore vraiment à nos portes mais il est plus que temps de penser à préparer sa voiture à l’arrivée du froid, du gel, de la neige, en particulier au niveau des pneus.
Chez les professionnels, en tout cas, les rendez-vous s’enchaînent pour monter les pneus hiver sur les voitures de leurs clients. Du moins ceux qui ont consenti l’investissement, car beaucoup d’automobilistes ne s’équipent pas de pneus hiver, soit qu’ils ne peuvent pas ou ne veulent pas investir dans un train de pneus hiver.
Et puis, il y a tous ces conducteurs qui se tournent vers des pneus toutes saisons. Apparemment, ils sont de plus en plus nombreux : « Au cours des trois dernières années, constate la chaîne d’ateliers Auto 5, les ventes de pneus quatre saisons ont connu une augmentation remarquable de plus de 20%, principalement parmi les automobilistes particuliers. Les hausses importantes des prix des pneus et l’augmentation du coût de la vie sont des raisons majeures qui poussent de plus en plus de conducteurs à choisir des pneus quatre saisons.”
Des centaines d’euros d’économies
La logique économique est imparable. Quand un automobiliste choisit les pneus quatre saisons, il ne doit – par définition – investir que dans quatre pneus, et pas huit s’il choisit des pneus spécifiques pour l’hiver ET pour le reste de l’année. Difficile de définir l’ampleur de l’économie potentielle réalisée quand on n’achète « que » 4 pneus, elle dépendra de la marque des pneus, de leur taille, etc. Mais on comptera sûrement en centaines d’euros.
Autre source d’économie non négligeable pour l’automobiliste qui choisit la formule « pneus toutes saisons »: il ne doit plus prendre rendez-vous deux fois par an pour permuter ses jeux de pneus, monter les pneus d’hiver à la fin de l’automne, monter les pneus d’été à la fin de l’hiver. Sans oublier le prix du stockage pour celles et ceux qui n’ont pas de place chez eux pour conserver leurs pneus d’une saison à l’autre. Les tarifs pour la permutation des pneus (et des opérations plus techniques obligatoires comme l’équilibrage ou le paramétrage des valves électroniques) et le stockage varient évidemment en fonction des garages mais on arrive facilement à 200 euros par an.
La qualité des pneus toutes saisons est-elle vraiment suffisante ?
Au-delà des économies potentielles, l’amélioration de la qualité des pneus toutes saisons explique sans doute aussi pourquoi de plus en plus d’automobilistes choisissent cette solution. « Absolument !, s’exclame Olivier Renard, chargé de communication chez Auto 5. Il y a eu des avancées technologiques importantes, notamment dans les mélanges de gomme qui font qu’on n’a plus un pneu toutes saisons qui va, par exemple, s’user plus rapidement en été. On peut dire que le produit est au rendez-vous en ce qui concerne la sécurité, la qualité, la longévité. »
De son côté, le magazine Testachats a publié dans son édition d’octobre les résultats d’un test de pneus toutes saisons. Avec un titre qui résume assez bien la situation : « Le compromis devient acceptable ». Les auteurs de l’étude expliquent ainsi que « les pneus toutes saisons sont nécessairement le fruit d’un compromis. S’ils n’égalent pas encore les performances de leurs concurrents d’hiver et d’été, les meilleurs parviennent néanmoins à s’en rapprocher. » En résumé : le meilleur pneu toutes saisons sera moins bon, globalement, que le meilleur pneu été en été et il sera moins bon en hiver que le meilleur pneu hiver. Eh oui, c’est un compromis !
Les pneus toutes saisons, pourquoi pas, mais pas pour tout le monde
Pour Olivier Renard, les pneus toutes saisons offrent « une bonne solution pour les gens qui n’ont pas un usage intensif de leur véhicule pendant la saison hivernale. Des automobilistes qui utilisent leur véhicule pour des trajets courts dans une région plutôt plate, typiquement le nord du pays. Pour quelqu’un qui habite la province de Liège ou le Luxembourg, le pneu toutes saisons n’est sans doute pas idéal. Idem pour les automobilistes qui doivent effectuer de longs trajets professionnels, qu’il y ait de la neige ou du verglas sur les routes. Pour eux, nous conseillons évidemment de monter des pneus d’hiver le moment venu. »
Quant aux nombreux amateurs de ski, ils ont tout intérêt à vérifier les règles en vigueur dans les pays où ils comptent passer leurs vacances d’hiver. En France, par exemple, la Loi Montagne a été adaptée : dans les 34 départements où sont situés des massifs montagneux (en l’occurrence, dans les Alpes, le Massif central, le Jura, les Pyrénées, les Vosges mais aussi en Corse), les pneus marqués M + S (mud + snow, boue et neige) ne sont plus autorisés seuls dès ce 1er novembre. Pour ces pneus, il faudra impérativement prévoir des chaînes à neige métalliques ou des chaussettes à neige permettant d’équiper au moins deux roues motrices. Seuls les pneumatiques marqués « 3PMSF » seront admis en équivalence aux chaînes. Le marquage « 3PMSF » indique que le pneumatique permet aux automobilistes de circuler en toute sécurité sur des routes dans des conditions hivernales parfois très difficiles.