La Belgique dispose désormais d’un registre central de vélos, baptisé mybike. Un outil gratuit et accessible à tous (toute personne habitant la Belgique à partir de 13 ans) pour lutter plus efficacement contre le vol de vélos. Un système qui existe depuis 2019 en Région bruxelloise, et qui a fait ses preuves. D’où l’intérêt de l’étendre aujourd’hui à l’ensemble du pays, et pourquoi pas demain au niveau européen.
Concrètement, pour les propriétaires d’un vélo, il s’agit de l’inscrire sur la plateforme mybike, où il pourra y sauvegarder toutes les données et caractéristiques du vélo (marque, modèle, couleur, etc.), en ce compris des photos et preuves d’achat qui attestent de sa propriété. Il recevra ensuite par la poste un autocollant (difficile à retirer – comme vous pouvez le remarquer dans notre sujet JT en tête d’article) avec un code QR unique qu’il devra apposer sur son vélo. Une procédure à faire pour chaque vélo que l’on veut enregistrer.
Ce code QR permet ensuite, lorsqu’il est scanné, d’obtenir des informations sur le vélo et son propriétaire, tout en respectant scrupuleusement les exigences en matière de protection de la vie privée, assurent les autorités.
Deux gros avantages
- Le code QR permet à la police d’identifier immédiatement le propriétaire d’un vélo volé lorsque celui-ci est retrouvé.
- L’acheteur d’un vélo d’occasion pourra vérifier, en scannant le code QR, que le deux-roues n’est pas signalé comme volé par son propriétaire. Et s’il détecte un vélo volé, il pourra, dans l’anonymat, prendre directement contact avec le propriétaire et le signaler aux services de police.
Par ailleurs, la présence de cet autocollant permanent peut dissuader les voleurs potentiels. D’où l’intérêt qu’il soit visible.
En cas de revente, il suffira d’aller changer le nom du propriétaire et transférer les données au nouveau propriétaire.
Avertie par la police, elle ne savait même pas que son vélo avait été volé
Le système, en tout cas, fait ses preuves. En témoigne Nathalie qui, il y a quelques jours d’ici, a été avertie par la police qu’on avait retrouvé son vélo : « J’ai vu un e-mail de la police qui m’informait que mon vélo avait été volé la nuit de jeudi, qu’elle l’avait retrouvé et que je pouvais les contacter pour les retrouver pour aller récupérer mon vélo. Donc au début, je ne l’ai pas cru. Je suis descendue dans le garage, j’ai constaté effectivement que mon vélo n’était plus là. Donc évidemment j’ai répondu tout de suite au mail. Et le jour suivant, le samedi, la police m’a contactée. Ils m’ont donné l’adresse où aller récupérer mon vélo », a expliqué Nathalie à notre journaliste Thomas Destreille.
Un vélo retrouvé grâce à un simple contrôle : « La police a trouvé quelqu’un le matin au centre-ville poussant un vélo. Les policiers l’ont interpellée et ils ont scanné le QR code que j’ai collé sur mon vélo. Mon nom est apparu et ils ont constaté que la personne qui poussait mon vélo n’était pas le propriétaire, ils l’ont donc récupéré. Ils m’ont ensuite contactée puisqu’avec le QR Code, il y a évidemment tous mes contacts. Donc la police m’a contacté et le samedi, j’ai déjà pu récupérer mon vélo. »
Quid pour les Bruxellois qui utilisent mybike.brussels ?
Pour ceux qui se sont déjà enregistrés sur mybike.brussels (plus de 50.000 vélos enregistrés), le changement de plateforme se fera de manière automatique. Leurs utilisateurs recevront prochainement un code pour s’y connecter directement.
Plus de 100.000 vélos volés chaque année en Belgique
En Belgique, entre 25.000 et 30.000 déclarations de vol pour un vélo sont enregistrées chaque année, soit environ 30 par jour.
Mais dans les faits, les autorités estiment que ce sont plus de 100.000 vélos qui sont volés chaque année, car beaucoup ne déposent pas plainte, estimant que cela ne vaut pas la peine.
Un sentiment d’impuissance qui pourrait changer avec ces autocollants permanents et ce registre national du vélo, puisque les propriétaires d’un vélo volé peuvent plus facilement être retrouvés grâce à ce système.
Le vol de vélo, un frein à son utilisation
Selon les données du SPF Mobilité, la majorité des vols de vélo ont lieu dans le domaine public : soit dans un parking vélo libre d’accès (41%), soit sur la voie publique en dehors d’un parking vélo (34%).
Un vol sur cinq survient au domicile (20%), et 4% dans des parkings vélos fermés.
Si les premiers réflexes, à la suite d’un vol de vélo, sont de mieux le sécuriser (à travers un cadenas de meilleure qualité ou à travers un système de marquage), le vol de vélo demeure un frein à son utilisation.