Le col du Lautaret fait partie des routes à plus de 2000 mètres d’altitude à ne pas être fermées durant tout l’hiver. On vous explique pourquoi.
Avec un sommet culminant à 2058 mètres d’altitude, le col du Lautaret est le deuxième plus haut col de France à être ouvert à la circulation durant tout l’hiver. Pourtant chaque année, on voit les mêmes images : dès qu’il neige et que les conditions de circulation deviennent difficiles, de nombreux automobilistes se retrouvent en galère sur la D1091, la route menant au sommet.
Tandis que d’autres grands cols des Alpes dépassant les 2000 mètres d’altitude (Cime de la Bonette, Iseran, Galibier…) sont totalement fermés du mois de novembre jusqu’à la fin du printemps, pourquoi les services techniques des Hautes-Alpes maintiennent, coûte que coûte, le col du Lautaret ouvert toute l’année ?
Un col de moins en moins fermé à la circulation
Le col du Lautaret reste ouvert tout l’hiver. Il est une frontière naturelle entre les Alpes du nord et celles du sud où la météo de montagne peut rendre les conditions de circulation difficiles. La combinaison neige et vent est particulièrement redoutable dans ce secteur. La route est aussi sous la menace d’éventuelles avalanches.
Et parfois la météo rend les conditions de circulation trop difficiles. La fermeture de la route est alors décidée. Mais cela devient de plus en plus rare : pas plus de huit fois par hiver depuis l’an 2000 alors qu’on a atteint les 72 jours de fermeture en 1978 ou 57 en 1959.
De nos jours, la fermeture du Lautaret se mesure en heures tant les services techniques s’attèlent à leur mission de maintenir cette route ouverte à la circulation. Seulement 13 heures en 2023 et même 0 en 2022.
Une route du quotidien pour de nombreux Hauts-Alpins
Si la D1091 est inlassablement déneigée durant l’hiver, c’est tout d’abord pour eux. De nombreux habitants des Hautes-Alpes utilisent cette route de façon quotidienne. Contrairement aux autres grands cols des Alpes évoqués précédemment, le sommet du Lautaret n’est pas « désertique ». Tout en haut, on retrouve l’hôtel des Glaciers. Un établissement géré par la famille Bonnabel depuis six générations, bien avant que la décision d’ouvrir le col à l’année soit prise dans les années 1950. Des gens habitués à la vie à la dure de la haute montagne, parfaitement préparés et équipés à des conditions de conduite difficiles et ne craignant pas d’être isolés par la neige.
Même chose à La Grave, un des plus beaux villages de France et une station de ski mythique pour la pratique du hors-piste. La commune se trouve sur la D1091 sur la rive droite de la haute vallée de la Romanche à une dizaine de kilomètres du sommet du col du Lautaret et à 35 kilomètres de Briançon. Et parmi les presque 500 habitants que comptent La Grave, ils sont nombreux à avoir besoin de prendre cette route tous les jours afin de rejoindre la sous-préfecture des Hautes-Alpes pour travailler ou, pour les adolescents, aller au collège.
Mais sauf situation exceptionnelle, ce ne sont pas ces habitués qui vont se retrouver en galère dans le col du Lautaret.
Un passage obligé pour rejoindre des stations de ski
C’est quand le trafic routier dans le Col du Lautaret augmente que la pagaille peut arriver. Durant l’hiver, notamment pendant les grands chassés-croisés des vacances de Noël ou celles de février, la D1091 est très empruntée pour rejoindre les stations de ski des Hautes-Alpes autour de Briançon : Montgenèvre, Puy-Saint-Vincent ou encore Serre Chevalier.
Le col du Lautaret est un lieu de passage fréquenté depuis très longtemps. À l’Antiquité déjà, une voie romaine y permettait de rallier Gratianopolis (Grenoble) à Brigantium (Briançon). Et c’est encore le cas aujourd’hui. Pour rejoindre la sous-préfecture des Hautes-Alpes et ses alentours depuis Grenoble, Lyon et globalement une très grande partie de la France, il reste un passage obligé.
Et les itinéraires bis, en passant par Gap, sont beaucoup plus longs. Pour faire Grenoble – Serre Chevalier, comptez entre 2 heures 20 et 2 heures 50 par le Lautaret et presque 4 heures par Gap. Pour Montgenèvre, il existe un trajet plus court par la Savoie et l’Italie mais il faudra payer le tunnel du Fréjus.
Quand les conditions de circulation sont difficiles dans le col du Lautaret, des messages d’alerte l’annoncent dès Grenoble et jusqu’au début de l’ascension. Comme en bas, Dame Nature n’est pas trop capricieuse, ces avertissements sont souvent ignorés par des usagers… jusqu’à ce qu’ils se retrouvent bloqués à l’approche du sommet.
Les équipements hiver y sont obligatoires et indispensables
Entre le 1er novembre et le 31 mars, les pneus hiver sont obligatoires dans tout le département des Hautes-Alpes mais comme la loi n’est pas appliquée, les automobilistes mal équipés peuvent s’engager dans la montée du col du Lautaret. Ce sont souvent eux qui vont faire le buzz : bouchons de voitures bloquées, véhicules piégés par des congères… voici le programme qui les attend. Tout une série de problèmes qui peut empêcher les chasse-neige de passer faisant empirer la situation et pouvant mener à la fermeture du col.
Alors si cet hiver, vous devez passer par la D1091, n’oubliez pas que franchir le col du Lautaret n’est pas une mission impossible. À condition d’être bien préparé et bien équipé (pneus hiver + chaînes ou chaussettes).
Retrouvez tous nos roadbooks qui vous feront passer par ce col (liste qui s’agrandira avec le temps évidemment, tous nos roadbooks ne sont pas encore archivés).