En France, depuis près de dix ans, les motos peuvent slalomer entre les voitures en cas de forte circulation. Mais cette expérimentation prend fin au 1er janvier 2025. Les deux ou trois-roues s’exposent à des sanctions.
Son nom officiel est la CIF, comprendre la circulation interfiles. Plus communément appelée l’interfile, cette expérimentation permet aux deux-roues et aux trois-roues de moins d’un mètre de large de circuler entre les véhicules en cas de circulation dense. Elle a été prolongée pour trois ans dans 21 départements (dont l’Île-de-France et les Bouches-du-Rhône), rappelle la Sécurité routière. Concrètement, l’interfile est possible sur les autoroutes et les routes à deux chaussées séparées par un terre-plein central où la vitesse maximale autorisée est supérieure ou égale à 70 km/h.
Les motos ne doivent pas forcer le passage ou tenter de passer si l’espace entre les véhicules n’est pas clairement suffisant. Elles doivent rouler au maximum à 50 km/h. Prolongée jusqu’à fin 2024, la mesure n’est finalement pas reconduite au 1er janvier prochain, indique France 3 Occitanie. Dans quelques jours, les deux ou trois-roues devront donc dépasser de façon classique, c’est-à-dire en changeant de voie et en respectant le Code de la route.
Le bilan définitif de l’expérimentation n’est pas encore connu
Tous les motards qui ne respecteront pas cette règle au 1er janvier seront passibles de sanctions, à savoir une amende de 135 euros, mais surtout un retrait de trois points sur le permis de conduire. Le site du Service public rappelle que «la circulation interfiles, bien que souvent pratiquée, n’est pas intégrée au Code de la route». À l’origine, la mise en place de l’expérimentation de la circulation interfiles devait permettre de fluidifier la circulation et d’évaluer les impacts sur la sécurité.
Selon un premier rapport publié en 2021, avant le prolongement de l’expérimentation, les accidents impliquant des deux-roues motorisés avaient baissé de 10% dans tout le pays, mais l’accidentalité avait augmenté de 12% sur le périmètre des «réseaux routiers où s’applique la CIF expérimentale» et de la zone témoin, en se stabilisant au cours de l’expérimentation. Le nombre d’accidents avait notamment triplé en Gironde. À l’heure actuelle, le bilan de 2024 n’est pas encore connu.