Trop de laxisme pour les ONG, trop d’investissements pour les constructeurs.
La prochaine norme prévue pour 2025.
En 2022, la Commission européenne a dévoilé ses propositions pour la norme Euro 7 qui succède à Euro 6/VI pour réguler les émissions des voitures, camionnettes, camions et autobus.
Alors que nos deux-roues motorisés sont passés à la norme Euro 5 en 2020 et qu’une deuxième variante renforcée doit bientôt suivre, l’industrie automobile se prépare ainsi à se mettre en conformité avec la norme Euro 7 (on rappelle que la norme Euro5 pour les motos, même avec un écart apparent, n’est pas du tout en retard par rapport à la norme auto).
Les constructeurs ne viennent pas de l’apprendre, bien au contraire puisque la norme Euro7 a une année de retard et ont déjà exprimé leur mécontentement vis-à-vis de cette règlementation qui pourrait être l’une des dernières à voir le jour avant l’interdiction totale de la vente des véhicules thermiques en Europe en 2035.
En attendant la Commission européenne a récemment présenté un projet de loi fixant les grandes lignes de cette prochaine évolution règlementaire prévue avec une mise en place dès 2025 sur le Vieux Continent.
Parmi les grandes mesures, Euro 7 devrait limiter les émissions d’oxydes d’azote (NOx) à 60 milligrammes par kilomètre pour l’ensemble des moteurs à combustion et impactera donc les moteurs diesel de façon très importante, à tel point qu’elle pourrait signer leur disparition. Cette réduction du seuil d’émission devrait permettre de faire chuter la pollution au NOx de 35% d’ici à 2035. Les poids lourds seront quant à eux concernés dès 2027. Et pour simplifier les choses, la norme Euro ne s’attache pas à réguler les émissions de CO2, ceux qui étant régulés par d’autres dispositifs législatifs européens.
De plus, les véhicules devront se conformer à la norme sur 200.000 km ou 10 ans, soit le double de ce qu’ils devaient effectuer auparavant où ils ne devaient se conformer à la norme que sur les premiers 100.000 km parcourus (ou 5 ans).
Selon la Commission européenne, le surcoût de ces restrictions est évalué entre 90 et 150 euros par véhicules. Mais les constructeurs ne sont clairement pas du même avis.
Selon l’Association des constructeurs automobiles européens (ACEA), les nouvelles propositions de cette norme sont bien trop impactantes, avec de plus un calendrier trop court et risquent de détourner les ressources nécessaires à l’électrification de leurs gammes. L’ACEA estime en effet que le surcoût se situe davantage entre 600 euros et 1.600 euros par véhicule.
En plus du pointer du doigt un manque de concertation avec les principaux concernés, l’association assure également que les bénéfices environnementaux ne seront pas à la hauteur des investissements alors que la norme va surtout cibler certains cas extrêmes.
Critiquée par les constructeurs, la norme Euro 7 l’est également par les associations écologistes qui y voient de leur côté trop de laxisme. Tous les acteurs ont le même sentiment face à cette norme, même si ce n’est pas pour les mêmes raisons.
En attendant, cette norme doit désormais être votée par le Parlement et le Conseil européens.