La proposition de réduire la marge de tolérance des radars sur les autoroutes belges ou d’augmenter le nombre de radars tronçon fait débat.
On a pu s’en rendre compte dans l’émission « Allo le monde » sur La Première, dans laquelle étaient opposés Benoît Godart, porte-parole de l’Institut Vias, et Lorenzo Stefani, porte-parole de Touring. Le débat dans lequel les auditeurs avaient également la parole est à réécouter ici.
Je vais souvent en France. Avec les radars dans chaque village, j’ai appris une discipline.
Le nombre d’amendes multiplié par deux en moins de 10 ans
Le débat s’inscrivait dans un contexte où le nombre d’amendes pour excès de vitesse a considérablement augmenté en Belgique, passant de 3 millions en 2015 à 6,1 millions en 2022. Selon une enquête réalisée par l’Institut Vias en avril 2024, environ 30% des Belges ont reçu au moins une amende routière durant les 12 derniers mois dont 80% concernaient des excès de vitesse. Cette hausse est notamment due à une augmentation des contrôles, avec une forte progression des petits excès de vitesse (0-10 km/h au-dessus de la limite), qui représentent désormais plus de la moitié des infractions routières.
Le point de vue de Vias
Durant le débat, Benoît Godart a souligné que « quand on retire 6% de votre vitesse réelle, donc si vous êtes flashé à partir de 129, on vous retire 6%, ça fait 121. Aujourd’hui vous pouvez rouler à 56 en agglomération et 128 sur autoroutes sans être flashé. » Concernant les contrôles d’alcoolémie, il n’y en a jamais eu autant durant la campagne Bob, 500.000 conducteurs ont été contrôlés.
Les radars ont fait leurs preuves : en dix ans le nombre de tués a baissé de 40%, après un excès de vitesse, deux automobilistes sur trois adaptent leur comportement.
Le point de vue de Touring qui plaide l’adhésion
Lorenzo Stefani, représentant de Touring, a exprimé son désaccord avec cette proposition de répression, la qualifiant de persécution des conducteurs. Il a plaidé pour des limitations de vitesse cohérentes et adaptées aux caractéristiques des tronçons routiers, à la densité du trafic et aux conditions météorologiques. Il a également insisté sur la nécessité que les mesures de contrôle soient perçues comme légitimes et proportionnées pour encourager une conduite responsable, plutôt que de provoquer frustration et rébellion chez les automobilistes.
Travailler sur l’adhésion : la majorité des automobilistes sont de bons pères de famille et font attention. Il y a une minorité que l’on doit essayer de cibler.
D’ajouter « on ne doit pas sanctionner un automobiliste roulant en pleine nuit à 130 à la place de 120 km/h ou 140. On le sait, sur les autoroutes il n’y a pas d’obstacles, il faut de la cohérence ». Ce à quoi réagit Benoit Godart : « Ce sont des exemples extrêmes, je pense que 99% des gens ne sont pas flashés à 132 km/h à deux heures du matin ». Deux avis mais une cause commune : la sécurité.