Depuis le 1er janvier, le contrôle technique est devenu obligatoire pour les motos en cas de cession ou après un sinistre. Si cette nouvelle règle a dopé les ventes sur les deux derniers mois de 2022, elle a fait aussi s’effondrer les nouvelles immatriculations depuis 2023.
Depuis le 1er janvier 2023, le contrôle technique est applicable pour les motos en cas de cession (par exemple en cas de revente ou après un sinistre). Cette mesure qui n’est pas encore d’application partout en Europe résulte de la transposition partielle par les régions de la directive européenne 2014/45/UE relative au contrôle technique périodique des véhicules à moteur. Ce contrôle technique n’est pas périodique comme il l’est pour les automobiles. Les véhicules concernés par cette nouvelle mesure sont : les motocyclettes, les motos, les tricycles et quadricycles équipés d’un moteur à combustion supérieur à 125 cm³ ou d’un moteur électrique ou hybride dont la puissance est supérieure à 11 kW ou dont la vitesse dépasse les 45 km/h. Ce qui veut dire que les voitures sans permis, les buggys ou quads sont également visés par cette mesure.
L’arrivée de ce contrôle technique était anticipée par le marché qui a précipité ses échanges au cours des deux derniers mois de 2022, à tel point même que l’accélération des transactions a permis de rester sur un score d’immatriculations similaire à celui de 2021. Par contre, depuis ce mois de janvier 2023, c’est la bérézina rapporte Traxio, la fédération de la mobilité : les immatriculations seraient en chute de -12,9%, à seulement 3.492 unités.
Un équilibrage ?
Naturellement, il faut remettre les choses en perspective et se rappeler que les mois de novembre 2022 avaient vu une hausse des échanges de +29,7% en prévision de cette nouvelle mesure tandis que le mois de décembre 2022 avait vu les ventes augmenter de +117,7% !
Si une baisse était attendue en ce début 2023, elle reste néanmoins assez marquée et, selon Traxio, cette décroissance va probablement se prolonger pendant les moins à venir. Dans ce contexte, il est attendu que de nombreuses motos belges prennent la route de l’étranger et notamment des Pays-Bas où aucun contrôle technique n’est exigé. Cette expatriation sera clairement positive pour les marchés limitrophes qui verront l’offre de machines augmenter, mais elle sera en revanche préjudiciable à notre marché où l’offre sera plus réduite, ce qui risque de faire augmenter les prix.
Ce sont surtout les motos de plus de 500 cm3 qui sont concernées par ce désintérêt. Dans le contexte, toutes les marques sont perdantes : seul Piaggio limite les dégâts (-6,9%), mais Kawasaki est la marque la plus durement touchée (-33%). Honda, le leader du marché, s’en sort encore bien (-11,1%) grâce à ses modèles à motorisations plus modestes que d’autres marques n’ont pas, ou moins.