De Cheratte à Charleroi en passant par Mons et Courcelles… : notre reportage sur les routes où les nids-de-poule sont rois, «des trous d’un mètre de large !»
Nous sommes partis sur la route des trous. De Cheratte à Charleroi en passant par Mons et Courcelles on a vu plein de gros trous, des machines révolutionnaires et des ouvriers communaux motivés. Malgré cela, les réparations sont impossibles.
Jeudi dernier, il pleut, la visibilité est nulle, la Sudinfo mobile patrouille sur les routes. Notre périple commence dans la côte de Cheratte, une des routes placées sous surveillance par la Sofico. Pas de bol pour nos images, la route semble vraiment « clean », il y a très peu de trous à filmer.
Quelques minutes plus tard, je croise Eloïse Winandy la porte-parole de la Sofico sur l’aire de Crisnée. « Nos services assurent une surveillance, il y a même des services d’intervention d’urgence, et le citoyen peut également nous signaler des trous en appelant le 1718. Persuadé que ce service est un brol, je m’arrêterai quelques heures plus tard sur le bord du Ring de Charleroi pour signaler un nid-de-poule. Après un menu qui semblait interminable, une préposée m’a répondu en moins de deux minutes. L’opératrice a promis de relayer mon info au district autoroutier dans les plus brefs délais. Ok, ça a l’air fiable.
J’ai mesuré des trous de plus d’un mètre.
Mon mètre en main, je fonce ensuite vers Mons. À quatre pattes sur le tarmac, le long des grands boulevards, je mesure des trous d’un mètre de large. Costaud ! Je suis ici parce que les lecteurs de la Province ont élu la rue de la Guérite comme étant « la pire route à nids-de-poule » de la ville. Pour être honnête, je ne vois rien à part deux grandes bandes de tarmac qui semblent neuves. J’interpelle un passant. « Vous arrivez trop tard, la commune vient de reboucher les trous il y a 10 jours ». À mon avis la ville de Mons lit notre journal.
Après le temps du constat, il est temps d’agir. J’ai rendez-vous à Courcelles ou les citoyens peuvent signaler les trous via une app’ qui prévient directement les autorités. Malheureusement, il pleut. La ville promet de me rappeler dès qu’elle pourra réparer. J’en profite pour faire un saut à Bouffioulx.
La blow-patcher peut tout reboucher.
En bord de R3 l’entreprise Pirlot possède un « blow-patcher », un immense camion-citerne qui peut d’un coup de « pipette » remplir les nids-de-poule et les réparer comme on bouche un trou dans un mur avec du plâtre.
Jean-Léon Pirlot n’est pas peu fier, il n’y a que trois machines du genre en Wallonie. « Peu de collectivités connaissent cette technologie, c’est pour cela qu’on n’en voit pas beaucoup. Le camion est opéré par une seule personne, ça coûte moins cher ».
Vu la taille de la citerne, le blow-patcher semble capable de réparer les trous à la chaîne. Pourquoi ne pas l’utiliser tout le temps. « Le problème, c’est que l’émulsion de bitume (la colle en quelque sorte) que nous utilisons est à base d’eau. Avec le gel, on ne peut pas utiliser la machine avant fin février, début mars.
La réparation à froid.
Lundi matin, le soleil brille à nouveau, comme promis Courcelles me rappelle. « Rendez-vous rue de Binche, on va vous montrer la seule réparation qui est possible en ce moment ».
Deux ouvriers communaux sont en pleine action. Pour réparer un nid-de-poule il faut d’abord disquer la zone pour « former un carré plus grand que le trou ». Romuald Wery le responsable du Service Travaux m’explique le boulot de ses hommes. « Les centrales à tarmac sont fermées jusqu’à début mars donc on ne peut faire que des réparations à froid. Le bitume qu’on jette dans le trou c’est de l’enrobé froid, le mélange est différent. Ça permet de faire une réparation provisoire. » En réalité, la réparation peut tenir quelques mois. Autre avantage, le mélange à froid permet au trafic de reprendre directement. Avec un mélange à chaud, il aurait fallu bloquer la circulation.
Les jantes ça va vous coûter cher.
Dans le garage Montois où nous nous sommes arrêtés, 3 véhicules par jour se présentent avec des dégâts causés par les nids-de-poule. Attention à vos jantes, on les répare mais ça coûte.
Voici les endroits sous surveillance sur les autoroutes wallonnes.
Les autoroutes sont surveillance afin de procéder à des réparations d’urgence en cas d’apparition d’un trou dans la chaussée. La Sofico fait le point sur les interventions.
À ce stade, « nous n’avons pas encore eu beaucoup de périodes de gel, de dégel et de pluie. C’est positif », indique Serge Toussaint du Service public de Wallonie Mobilité Infrastructure. « L’hiver n’est pas encore fini », enchaîne Héloïse Winandy, porte-parole de la Sofico qui gère le réseau autoroutier wallon et les grands axes. Lorsque l’eau s’infiltre dans le revêtement routier, elle agrandit les fissures par dilatation en gelant. Après le dégel, les pluies ruissellent à nouveau, aggravant un peu plus les dégâts lors du gel suivant. Cette succession d’épisodes météo favorise l’apparition des nids-de-poule en hiver.
« Pour l’instant, nous ne constatons pas plus de dégradations que d’habitude. D’une manière générale, elles surviennent sur les chaussées qui n’ont pas été encore rénovées en profondeur. Nous n’observons pas de problèmes de ce type dans les zones qui ont été réhabilitées », poursuit Héloïse Winandy. La Sofico surveille ces anciennes routes pour pouvoir intervenir de manière ponctuelle, dans l’attente d’une réparation plus pérenne.
État des lieux.
Elle nous dresse un rapide état des lieux des endroits où des nids-de-poule ont déjà été rebouchés ces dernières semaines. Cette liste n’est pas exhaustive.
Sur l’A8, la portion entre Frasnes-lez-Anvaing et Tournai en direction de la frontière française fait l’objet de toutes les attentions car les interventions y sont régulières, tout comme sur la N25 en direction de Corroy-le-Grand entre la sortie du Bois des rêves et la nouvelle sortie de Mont-Saint-Guibert. « Nous intervenons aussi sur le RO de Waterloo à Argenteuil. La bonne nouvelle, c’est qu’un chantier plus durable est prévu pour l’été prochain », souligne la porte-parole de la Sofico. Toujours dans le Brabant wallon, des nids-de-poule sont survenus sur l’E411 entre Thorembais et Wavre mais uniquement sur la bande de droite vers Bruxelles.
Dans le Hainaut, on relève ponctuellement des soucis sur l’E42 de Tournai à Péruwelz vers Mons, tout comme sur le R5 de Mons entre Jemappes et Frameries.
Dans la province de Luxembourg, on intervient régulièrement de manière localisée notamment sur l’E25 à certains endroits entre Houffalize et Bastogne dans les deux sens de circulation, ainsi que sur la N4 entre Bastogne et Tenneville. Sur l’E411, il faut être attentif à la hauteur de Hachy en direction de Bruxelles à cause de la jonction entre deux segments de la route. Un chantier devrait régler définitivement le problème au printemps. Enfin pointons quelques soucis sur la N81 entre Weyler et Wolkrange.
Dans la région liégeoise, des nids-de-poule se sont creusés sur l’E40 dans la montée de la tranchée de Cheratte vers Barchon, tout comme à proximité du viaduc de Polleur dans les deux directions. « Les investissements réalisés ces dernières se poursuivent pour éviter ce type de situation », conclut Héloïse Winandy.
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