«Une moto refusée dans un centre est acceptée dans le centre voisin»
« Certains contrôleurs sont un peu chahutés » : un concessionnaire résume ainsi l’énervement des nombreux motards qui doivent passer leur bécane au contrôle technique et qui se voient brandir un carton rouge. Pour des détails, selon eux.
Le contrôle technique pour les motos, il y est favorable si on contrôle strictement la sécurité du véhicule mais pas en dépit du bon sens, comme il le constate et l’entend auprès de ses clients.
Le premier problème pointé : la différence entre les régions. Si vous allez en Flandre ou en Wallonie, pour un profil identique de véhicule, vous serez accepté ou recalé.
« Un exemple concret : vous avez une moto qui a des jantes de 16 pouces. Si vous changez les jantes et que vous placez des 19 pouces, il n’y aura aucun problème en Wallonie, tant que le pneu est bon. Si vous allez en Flandre, ce sera refusé car là, c’est le certificat de conformité qui prime. Rien d’autre. »
Pas adapté aux motos
Selon lui, le contrôle technique n’est pas adapté aux réalités des motos. « Globalement, les voitures sont équipées et fabriquées de la même façon. Mais pour les motos, il y a tellement de modèles, tellement de différences au niveau des pneumatiques ou de la conception, que le contrôle technique en lui-même n’est pas adapté. Une moto, c’est très différent d’une voiture, ce n’est pas la même dynamique. Surtout au niveau des réactions, parce qu’une sportive, un chopper ou un track, ce n’est pas la même chose… »
Que ce soit pour le bruit des pots d’échappement ou le réglage des phares, le concessionnaire Harley égrène les différentes choses qui ne vont pas.
En fonction du poids
« L’exemple concret des phares : lors du contrôle, le contrôleur doit les vérifier. Mais les phares sont toujours adaptés aux pilotes ! Si la personne qui passe la moto au contrôle technique pèse 80 kg et que c’est lui qui passe le test, le réglage ne sera plus bon si c’est moi qui utilise moto. Avec mes 135 kg, je vais plutôt éclairer les étoiles. En soi, le réglage est déjà complètement faussé. Le seul but de ces contrôles pour l’État », estime Grégory Bonini, « c’est pas la sécurité des gens. Ça, ils n’en ont rien à f… Ils veulent faire rentrer l’argent parce qu’ils se rendent compte que la communauté moto est importante. »
Le concessionnaire pointe également des différences entre des centres en Wallonie. « J’ai un client qui est passé avec une moto au contrôle technique à Fleurus (centre AIBV). Sur les Harley Davidson, vous avez parfois des guidons qui sont assez hauts. Mais ça ne pose pas de problème car le guidon est sécurisé, il tient et ça ne bouge pas. Que vous mettiez un guidon de 20 ou 30 centimètres de haut, ça ne change rien. À Fleurus, ça passe. À Mariembourg (NdlR : également un centre AIBV), le contrôleur a vu le guidon, il a directement refusé. Il y a vraiment des incohérences d’un contrôle technique à l’autre, d’un examinateur à l’autre, d’un contrôleur à l’autre. Le manque d’adaptation à la moto est un gros problème. »
Un suivi constant
L’organisme agréé AIBV possède plusieurs centres de contrôles techniques en Belgique.
Son directeur technique, Laurent Belvaux, nous explique pourquoi des différences peuvent être observées entre des centres. « Ce sont les Régions qui sont responsables de la transposition de la directive européenne. Des différences existent mais elles sont minimes. Effectivement, il peut parfois y avoir une légère divergence, comme le cas que vous me citez avec les jantes, en Flandre et en Wallonie, mais il y a un suivi constant qui est établi avec les autorités. »
Le but est d’en arriver à mutualiser la façon de fonctionner. « Tous les inspecteurs ont un manuel et la façon de fonctionner est pareille. »
Autrement dit, le contrôle technique réservé aux motos est en plein rodage, il fait ses maladies de jeunesse.
Source.
Article offert par RM.
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