Nouvelle mauvaise nouvelle pour Tesla, dont les véhicules suscitent une hostilité croissante à chaque déclaration d’Elon Musk. La quasi-totalité des véhicules vendus doit être rappelée en urgence, car la colle utilisée pour tenir la carosserie ne tient pas. Si aucun accident mortel n’a encore été signalé, l’agence fédérale de sécurité routière des États-Unis ne veut rien laisser passer à la firme, familière des rappels en usine.
Le Cybertruck de Tesla avait fait sensation lors de sa présentation publique, en 2019. Le 4×4 tant attendu avait eu le pare-brise fracassé par un projectile, alors qu’il était présenté comme blindé. Commercialisé en 2023 après de nombreux retards, l’engin a depuis été commercialisé à environ 46.000 exemplaires, et s’avère être un échec commercial, avec déjà des baisses de prix un an après son lancement pour tenter de stimuler les ventes.
Sauf que ces plus de 40.000 Cybertruck sont, pour la plupart, bons pour un retour à l’usine. Car ils tombent en morceau, littéralement, selon Dan Ives, un analyste financier interrogé par l’AFP: “Le renfort, un habillage extérieur composé de panneaux d’acier inoxydable, peut se décoller et se détacher du véhicule.”
Un danger sur les routes
La cause de cette perte d’une partie de la carrosserie – qualifiée de cosmétique – serait l’adhésif utilisé pour maintenir cette pièce en place. Celui-ci supporterait mal les aléas climatiques, et s’userait très vite. Au risque de perdre cette grande plaque d’acier au pire moment, y compris sur une route à grande vitesse. Tesla serait au courant de ce souci de conception depuis janvier dernier, selon l’AFP.
Ce problème de colle a – encore – placé Tesla dans les phares de la National Highway Traffic Safety Administration (NHTSA ), l’agence fédérale de sécurité routière des États-Unis. Celle-ci estime qu’un véhicule susceptible de perdre un gros morceau de métal sur l’autoroute constitue un danger sérieux, et elle a imposé un rappel des voitures au constructeur.
46.000 véhicules de retour en usine
Tesla doit donc, à ses frais, rappeler les 46.096 Cybertruck construits entre le 13 novembre 2023 – jour du lancement commercial du 4×4 – et le 27 février 2025. La société s’est engagée à renforcer gratuitement le blindage de ces véhicules avec un nouvel adhésif, renforcé par un colombage soudé, et toute une série de rivets. Ce qui risque de modifier quelque peu la silhouette emblématique du Cybertruck.
La firme d’Elon Musk a communiqué sur cette affaire en reconnaissant avoir reçu 151 demandes de couverture de garantie liées à ce problème, mais n’avoir eu vent d’aucun accident grave provoqué par la perte d’un bout de carosserie. À noter toutefois que la société a un passif assez complexe avec le signalement des accidents. Alors qu’à ce jour, Tesla a été contraint de signaler à la NHTSA plus de 1.500 crashs impliquant ses véhicules et leur logiciel de conduite, dont quarante mortels, cette obligation de notifier pourrait opportunément sauter.
Un tout-terrain qui craint la pluie et la neige
Quoiqu’il en soit, c’est un coup dur de plus pour la firme, dont les actions ont chuté de 38% depuis le début de l’année. Le Cybertruck, présenté comme son nouveau produit phare, ne fait qu’accumuler les déboires. Au point qu’il est souvent décrit comme le pire véhicule jamais conçu et lancé – bien trop vite – sur le marché. Quelques mois à peine après sa commercialisation, certains acheteurs signalaient déjà que leur tout-terrain électrique rouillait sous les climats trop humides.
Le Cybertruck est aussi incapable de circuler par temps de neige, car celle-ci s’accumule dans le renfoncement qui abrite les phares, et ne fond pas, ceux-ci n’émettant guère de chaleur. Au bout de quelques kilomètres, l’engin se retrouve aveuglé par une épaisse couche de neige.
Le Cybertruck n’est pour l’instant commercialisé qu’aux USA et au Canada. Quelques modèles ont toutefois été commandés depuis d’autres pays. Mais le véhicule n’est, heureusement, pas autorisé sur les routes belges.